Les partenaires de l’OIT s'engagent à soutenir le programme de redressement du marché du travail palestinien
Alors que l'OIT met en œuvre son plan d'urgence en réponse à la guerre à Gaza, les partenaires de développement renforcent leur soutien au rôle vital de l'OIT pour atténuer l'impact dévastateur de la crise sur les travailleurs et les employeurs palestiniens.
11 juin 2024
GENÈVE (OIT Infos) - L'Organisation internationale du Travail (OIT) et ses partenaires de développement ont réaffirmé leur engagement à soutenir la résilience et la reprise du marché du travail palestinien lors d'une réunion qui s'est tenue le lundi 10 juin, en marge de la Conférence internationale du Travail (CIT).
Les partenaires se sont engagés à soutenir financièrement et sous d'autres formes la réponse de l'OIT à la guerre de Gaza et à la crise sociale et économique sans précédent qu'elle a précipitée dans tout le Territoire palestinien occupé.
La réponse de l'OIT s'articule autour de trois axes: le secours immédiat, l'évaluation de l'impact de la guerre sur le marché du travail et le redressement rapide. La réponse de l'OIT s'inscrit dans le cadre du lien entre l'aide humanitaire, le développement et la paix, et fait partie du contexte plus large qui comprend les programmes d'aide d'urgence et de redressement rapide des Nations Unies.
Le Directeur général de l’OIT, Gilbert F. Houngbo, a déclaré que l'impact dévastateur de la guerre dans la bande de Gaza sur les travailleurs et les employeurs palestiniens exige une réponse immédiate sur le marché du travail qui doit être apportée parallèlement à la réponse humanitaire.
«Il est important de jeter les bases d'une reprise prospère et inclusive dès maintenant, malgré les nombreux besoins immédiats. Il est crucial d'amorcer le marché du travail pour soutenir et pérenniser une reprise forte», a déclaré Gilbert F. Houngbo.
«La création d'emplois, la protection sociale et le rétablissement des entreprises sont tous essentiels aux efforts immédiats de reprise après la guerre», a déclaré Gilbert F. Houngbo en s'adressant aux partenaires de développement, aux fonctionnaires de l'OIT et de l'ONU, ainsi qu'aux représentants des travailleurs, des gouvernements et des employeurs présents à la réunion.
«Le monde du travail a une contribution cruciale à apporter à la construction de la paix et à la réalisation de la justice sociale», a-t-il ajouté, «et l'OIT est la mieux placée pour répondre à l'impact de la crise sur le marché du travail dans le Territoire palestinien occupé.»
«Parce que nous réunissons gouvernements, employeurs et travailleurs, nos discussions et nos initiatives reflètent leurs aspirations collectives et donc les besoins de l'économie réelle», a expliqué M. Houngbo.
Sigrid Kaag, coordinatrice principale de l'aide humanitaire et de la reconstruction des Nations Unies pour Gaza, et Muhannad Hadi, coordinateur résident des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, sont également intervenus, soulignant le rôle intégral du travail décent, des emplois et des revenus dans la réponse plus large des Nations Unies à la crise dans le territoire palestinien occupé.
Les nombreux partenaires de développement présents à la réunion ont exprimé leur engagement et leur soutien à l'appel de fonds de 20 millions de dollars lancé par l'OIT pour financer la partie «redressement» du plan. Cette partie inclut la création d'emplois dans des travaux à forte intensité de main-d'œuvre pour réparer et construire des infrastructures et restaurer les services de base. Il comprend également des mesures de protection sociale, notamment des régimes d'allocations de chômage et des allocations pour les personnes les plus vulnérables, telles que celles souffrant de graves handicaps. La relance permettra également de rétablir les entreprises et de créer des emplois en facilitant l'accès aux marchés et au financement.
Les gouvernements de la Belgique et du Koweït, dont les représentants ont coprésidé la réunion avec le Directeur général de l'OIT, ainsi que ceux de l'Indonésie, des Pays-Bas et du Qatar, ont annoncé des contributions à la réponse de l'OIT en matière de redressement s'élevant à plus de 8 millions de dollars US, et de nombreux autres partenaires ont fait part de leur soutien à venir.
«Le travail décent pour tous est une priorité essentielle pour la Belgique et nous apprécions les efforts de l'OIT pour nous rassembler afin de contribuer à la création d'emplois et au redressement rapide du Territoire palestinien occupé. La Belgique a versé une contribution d'un million d'euros à l'OIT et compte travailler plus étroitement avec l'OIT ainsi qu'avec d'autres partenaires pour relever efficacement les défis auxquels la région est confrontée aujourd'hui», a expliqué Marc Pecsteen de Buytswerve, ambassadeur et représentant permanent de la Belgique auprès de l'Office des Nations Unies à Genève.
«La réunion d'aujourd'hui est une étape cruciale pour répondre aux besoins urgents de la Palestine. Le Koweït est solidaire du peuple palestinien et s'engage à fournir l'aide humanitaire nécessaire à une réponse d'urgence efficace», a déclaré Naser Abdullah H. M. Alahayen, ambassadeur et représentant permanent du Koweït auprès de l'Office des Nations Unies à Genève.
Les Pays-Bas ont également annoncé une contribution à la réponse de l'OIT en matière de redressement.
«Les Pays-Bas contribuent à hauteur de 4,3 millions de dollars au plan d'intervention d'urgence de l'OIT pour la Cisjordanie et Gaza, dans le but de soutenir une reprise économique rapide et d'alléger les souffrances. Ensemble, nous pouvons avoir un impact significatif», a déclaré Paul Bekkers, ambassadeur et représentant permanent du Royaume des Pays-Bas auprès de l'Office des Nations Unies à Genève.
Huit mois de guerre à Gaza ont eu un impact dévastateur sur le marché du travail et l'économie de la bande de Gaza et de la Cisjordanie. Selon les derniers chiffres publiés par l'OIT et le Bureau central palestinien des statistiques (PCBS), le chômage atteint désormais plus de 79 pour cent à Gaza et 32 % en Cisjordanie, et le PIB a diminué de 83,5 pour cent à Gaza et de 22,7 pour cent en Cisjordanie.
Grâce au plan d'intervention d'urgence, l'OIT a déjà aidé plus de 9 000 travailleurs palestiniens de Gaza bloqués en Cisjordanie après avoir été expulsés de leur emploi en Israël, et a facilité le transport vers la Cisjordanie de 130 conteneurs appartenant à des entreprises de Gaza et retenus dans les ports israéliens.
L'OIT s'est associée au PCBS pour collecter et analyser des données essentielles publiées dans une série de bulletins sur l'impact de la guerre sur le marché du travail et l'économie palestiniens. L'OIT s'est également associée au Programme des Nations unies pour le développement afin de piloter un programme d'emploi d'urgence à Gaza, offrant des emplois décents aux femmes et aux hommes palestiniens dans le secteur de la santé et de la gestion des déchets solides.
La guerre propulse le chômage à près de 80 pour cent et réduit le PIB de 83,5 pour cent dans la bande de Gaza